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LE PLAN DE FRANCHET D'ESPEREY

 

L'offensive, c'est, évidemment, le Nord, la Serbie, c'est un pays, c'est un peuple à délivrer. Pour cette grande œuvre, trois voies sont seules possibles : à droite celle de la Struma et des lacs, à gauche celle de la plaine de Monastir, au centre celle du Vardar.

C'est cette dernière qui avait paru la plus intéressante aux prédécesseurs du général Franchet d'Esperey. Sarrail et Guillaumat avaient semblablement pensés aborder le Vardar par son étroite vallée. Tous deux avaient établis des plans en conséquence, plans qui n'allaient pas très loin et visaient plutôt à « donner de l'air » à Salonique qu'à libérer de façon définitive le sol de nos alliés.

C'est vers le Vadar que Franchet veut à son tour prendre l'offensive. L'immense mérite de notre nouveau chef sera de ne pas limiter sa volonté à une affaire de détail, si importante qu'elle soit, mais au contraire d'amplifier son action aussi largement que possible et de pousser jusqu'au bout les avantages qui en découleront.

Foncerons-nous directement vers ce Vardar où les positions ennemies s'échelonnent en profondeur, où les communications avec les réserves sont faciles, où les dépôts de munitions et de vivres sont bien organisés, où des replis successifs ont été prévus depuis Guevgueli, limite des lignes, jusqu'à Gradako, extrême arrière, Gradako où la Cerna rejoint le fleuve, Gradako au delà duquel n'ont jamais tendu les projets de Guillaumat ou de Sarrail ?

Mais convient-il d'aborder de front tant d'obstacles accumulés ? Ne vaut-il pas mieux chercher à tourner l'adversaire, enfoncer la charnière qui articule les forces de la vallée du Vardar avec celles de la plaine de Monastir, se rabattre à droite, bondir vers Gradako à travers la montagne qui nous fait face et bloquer entre Guevgueli et le confluent de la Cerna les Bulgares et les Allemands qui s'y croient installés de façon inexpugnable ?

La besogne sera rude. Franchet le sait bien. Mais c'est par la montagne qu'il a décidé d'atteindre la voie du Vardar, c'est par la montagne qu'il espère les résultats les plus rapides. Les forces ennemies y sont moindres que partout ailleurs, confiante dans l'impossibilité d'une attaque que la configuration du sol rend à peu près irréalisable. Comment pourrait-on s'en prendre à ces formidables fortifications naturelles, comment s'en emparer, comment progresser ensuite dans cette région tourmentée, au travers des sommets, des pentes, des failles et des ravins que nous avons en partie connus lors de notre campagne de Serbie en 1915 ?

Il est de fait que l'entreprise paraît dépasser les limites de l'espoir.

Devant nous le massif de la Maglena dresse une barrière oblique depuis la Dzena au nord-est jusqu'au Kaimakchalan au sud-ouest. Entre ces deux points extrêmes les hautes éminences du Kotka, du Dobropolje et du Sokol enfin sont solidement tenus par l'ennemi.

Oui. Mais derrière ce mur étagé de 1.500 à 2.000 mètres, il n'y a , pour ainsi dire, plus rien. Un plateau d'altitude un peu moindre mène jusqu'au ressaut du Koziak et du Kouchkov-Kamen. Les Bulgares y ont leur unique position de repli, après laquelle il n'y a plus qu'à descendre jusqu'au Vardar.

Sans doute il n'y a pas de routes, sans doute l’âpre montagne freinera notre élan et retardera notre course. Mais que le vent de la victoire vienne nous prendre en poupe et nous franchirons les plus infranchissables obstacles.

Quand la barrière de la Moglena sera tombée, quand le Koziak aura été enlevé, l'ennemi effaré nous verra à Gradako avant d'avoir songé à fuir. Sa retraite coupée ne lui laissera que la possibilité de se rendre.

Une fois le centre anéanti, une fois les ailes de l'armée adverse séparées, une fois coincée l'armée du Vardar, on pourra sauter alors sur les forces germano-bulgares de Monastir à gauche, sur les forces bulgares de la Struma à droite, et rabattre sur elles les troupes alliées victorieuses sur le Vardar.

Les plus beaux espoirs seront alors permis : foncer à l'est vers la Bulgarie, la Roumanie et la Turquie, se jeter à l'ouest vers la Serbie et la Hongrie. Qui sait ? Peut être pourrait-on songer à l'Autriche et à Vienne, à la Bavière et à Munich ? … Déjà miroitent sous nos yeux éblouis les flots tumultueux du Danube...

Tel es t le plan du général Franchet d'Esperey.

C'est au Voïvode Michitch qu'on donnera le commandement général de l'armée d'attaque.

En tout premier lieux deux divisions francaises et une division serbe devront assurer la percée du front ennemi dans la Moglena, entre le Sokol et le Vetrenik. Par la brèche ouverte, l'armée serbe se précipitera ensuite. Elle enlèvera le Koziak et courra au Vardar.

En souvenir de ses malheurs passés, en raison de sa force actuelle, il n'était que juste de réserver à l'un des siens l'honneur de diriger la bataille de rupture et l'exploitation des succès escomptés.

 


Date de création : 19/01/2013 ! 15:27
Dernière modification : 19/01/2014 ! 08:00
Catégorie : Historique du 45e RI - Le 45e RI en 14-18
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